Mise en place des dépenses de Skako.

Les Skakoans étaient une espèce particulière qui bien que faisant passer leur survie avant toute chose, avait pourtant un grand sens de la fidélité et de l'intérêt de leur peuple. Wat Tambor avait l'avantage d'être le dirigeant de Skako mais également le dirigeant de son plus grand fleuron industriel : la Techno-Union qui contrôlait d'ailleurs pleinement la planète. Outre ce contrôle de la part du puissant conglomérat, les Skakoans disposaient également d'une religion extrêmement élaborés qui avait un poids non négligeable dans la vie du monde et dont les principaux représentants étaient plutôt favorable à Tambor.

D'un point de vue économique et social, Skako était un monde extrêmement riche, pour ses habitants, exclusivement Skakoan au vue de la haute pression atmosphèrique qui s'y trouvait, elle était leur Coruscant. Elle en était d'ailleurs semblables à bien des égards, vaste ecumenopole s'étendant sur toute la planète, véritable monde-ville qui était moitié moins peuplé de Coruscant, soit cinq cent milliards de Skakoans. Outre cette vaste population, Skako était devenu une haute place d'échange technologique au sein du Noyau, ses habitants étant réputés pour leurs grandes capacités intellectuelles et leur talent inné d'ingénieurs. En ces temps de crise pour la République, Wat Tambor avait envisagé un court séjour sur son monde natal afin de répartir efficacement les différents postes budgétaires de la planète et d'établir les revenus dont disposerait le monde ville pour son développement.

Le « gouvernement » de Skako avait été rassemblé, la majorité étant issus des rangs de la Techno-Union, les autres ayant été nommés par celle-ci. Les membres du gouvernement s'était donc retrouvés dans une petite salle de réunion situés dans le siège social de la Techno-Union, dans les plus hauts étages de celui-ci. L'Emir était arrivé en dernier, s'excusant pour son retard, pretextant une réunion avec des actionnaires, chose vraie. Les discussions s'interrompirent dès son arrivée et tous le suivirent du regard alors qu'il alla s'installer dans son siège. L'Emir les regarda tour à tour avant de prendre la parole :

« Skako est un monde puissant, il va de soit qu'il est de notre devoir de maintenir celui-ci dans sa puissance et de poursuivre la croissance économique dont il dispose de par sa position dominante au sein de la Techno-Union. Au cours des dernières années, notre conglomérat, sous ma direction, a pu obtenir plus que nous n'aurions jamais pu l'espérer, nous sommes à la tête des principaux chantiers spatiaux de la galaxie, de Fondor à Kuat en passant par Corellia et notre puissance industrielle est sans égale.

Mais nous ne sommes pas ici pour féliciter les progressions de notre conglomérat mais bien pour discuter de Skako. Conformément aux suggestions de mes collaborateurs, j'ai décidé d'établir une imposition minimale pour le peuple Skakoan, cinq pourcents, afin que ce dernier voit ici les bienfaits de sa dévotion envers ses dirigeants et son conglomérat. Une population riche peu imposée investit et les investissements développent l'économie. De même, dans le cadre de la haute-place d'échange technologique qu'est Skako, les taxes douanières ont été considérablement réduites, à la fois pour encourager l'exportation de nos nombreux produits mais également pour obtenir une primauté de l'importation des ressources de première nécessité vis à vis des autres ecumenopole du Noyau qui ne sont pas aussi généreuses que nous, en premier lieu Coruscant. »

L'évocation de la capitale galactique ne manqua pas d'élever quelques murmures de jalousie de la part des membres du directoire. Il poursuivit :

« Concernant les dépenses désormais. Les deux plus importants portefeuilles sont ceux de l'Education, afin de maintenir le haut-niveau intellectuel dont bénéficie Skako et d'assurer la meilleure formation à nos concitoyens suivi de celui de l'Economie afin de faciliter le développement de cette dernière et de développer les fleurons industriels de la planète, en premier lieu la Techno-Union. »

Le conglomérat contrôlait la planète et son contrôle était vu par tous comme quelque chose de positif, après tout, c'était Skako qui l'avait créer et qui l'avait développé jusqu'à ce qu'il soit la puissance qu'il est aujourd'hui. L'Emir continua alors qu'au centre de la salle, des hologrammes détaillait chacun des postes de dépense :

« La Santé disposera également d'une enveloppe conséquente, 170 Millions de Crédits, ce qui s'explique par la vaste population dont dispose Skako et la nécessité d'assurer notre développement démographique et la bonne santé de nos concitoyens. Enfin, la Sécurité Intérieure, 40 Millions, ce qui semble bien suffisant étant donné que les Skakoans ne sont pas prédisposés par la criminalité et qu'aucune espèce extérieure ne peut survivre au sein de notre monde. »

De nouveaux hologrammes alors que les présentations touchaient à leurs fins. Wat attendit que quelqu'un intervienne, à moins que l'intégralité du Directoire n'approuve.

Il n'y a pas grand chose à dire du vote du budget de Skako pour ce mois-ci. La plupart des membres du gouvernement de la planète sont partisans de Wat Tambor, et les rares qui ne le sont pas n'osent pas prendre la parole, de peur de perdre leur poste. Ainsi, les membres du Sénat de Skako votèrent tous en silence, sans parler, sans mot dire. Bien entendu, le budget proposé par Wat fût accepté à la grande majorité, notamment car les taux d'imposition étaient très bas, ce qui ravissait les investisseurs et les actionnaires (majoritaires au gouvernement). Néanmoins, finalement, avant le vote final, un autre Skakoan se leva et prit la parole. C'était Zechs Eldrel, un Sénateur somme toute très banale, à l'histoire totalement commune sur Skako. Il ne faisait pas partis du monde de la finance et était l'un de ceux qui prônait d'abord le bonheur du peuple plutôt que le bonheur de l'économie ; de même, il était profondément anti-militariste et anti-policier, mais était partisan de la Souveraineté Nationale, et du pouvoir au peuple.

-Monsieur Tambor, comme vous le soulignez si bien, notre peuple n'est pas de ceux qui volent et qui pillent ; nous sommes loin d'être des criminels, et nous préférons vivre dans l'honnêteté. Ainsi ne serait-il pas judicieux de diminuer d'un cran les dépenses policières, les baissant à 30, voir à 20 millions, pour investir plus d'argent dans la santé ou l'éducation ? En outre, deux autres point me chiffonnent dans ce programme. Premièrement, vous connaissez tous mes positions politiques, et vous savez que je ne suis absolument pas partisan de laisser notre défense aux mains de la Techno-Union ; il faut savoir séparer les intérêts du peuple des intérêts de la finance. Je suis pour, s'il le faut, d'augmenter légèrement les impôts pour que Skako se dote de sa propre armée, indépendante de la Techno-Union. Enfin, le fait que la justice n'est pas assumée par Skako est, et à toujours été, une hérésie. Pourquoi ne nous dotons-nous pas, même contre l'avis de la République Galactique, de notre propre système judiciaire ?
Voilà, ce sont toutes mes suggestions et mes questions quant à ce budget mensuel, en espérant avoir su retenir votre attention.

Bien évidemment, la plupart des membres de la rotonde était favorables à Wat Tambor, et préférait ne pas s'opposer à lui ; néanmoins il restait un faible pourcentage de gens préférant suivre Zechs, voir s'opposer aux deux. A voir comment allait réagir le dirigeant de Skako désormais...

L'approbation ne fut pas totale au sein du groupe dirigeant de Skako, même si les opposants restaient minoritaires, le Techno-Patron ne pouvait pas tolérer de telles provocations surtout lorsqu'elle se basait sur des arguments aussi faux qu'infondés. Comment cet homme pouvait critiquer la Techno-Union, ce conglomérat était la seule chose qui faisait la puissance de Skako et son rayonnement galactique, sans elle, Skako ne serait pas aussi influente et il convenait visiblement de le lui rappeler. Après l'intervention d'Eldrel, la tête de l'Emir se tourna lentement, mécaniquement, vers lui avant de le fixer quelques instants. Il ne fallait pas être un génie pour savoir que ce regard n'augurait rien de bon, il lui répondit alors :

« Vous envisagez de séparer les intérêts Skakoans de ceux de la Techno-Union ? Ne comprenez-vous que Skako est la Techno-Union et que la Techno-Union est Skako ? Ce conglomérat a été créer par notre espèce il y a prêt de cinq siècles et il fut et sera toujours ce qui nous a permis de prospérer. Les Skakoans dominent la Techno-Union, nous la dirigeons et elle assure la puissance économique de notre civilisation. La prétendue indépendance que vous revendiquait ne sera rien de plus qu'une division, une division qui aboutira à notre affaiblissement. Le bonheur du peuple dépend de la puissance de notre conglomérat, réduire celle-ci, c'est réduire le bonheur de nos concitoyens. »

Il frappa du poing sur la table pour montrer sa conviction avant de se rehausser et de se rasseoir dans son siège. Il réfléchit quelques instants et poursuivt :

« Concernant vos propositions, nous les analyserons au cours des prochains mois et envisagerons possiblement une réduction des dépenses de sécurité intérieure mais il faut savoir qu'en temps que plaque tournante des échanges de haute technologie dans le noyau, la sécurité intérieure reste importante. A propos du système judiciaire, nous n'y sommes pour le moment pas favorable et attendrons de voir les débats à venir au sein de la rotonde galactique. »

Il observa l'« opposant » et attendit une éventuelle réaction de l'assemblée et ce dernier.

Concernant la séparation des intérêts de la Techno-Union et de Skako, Eldrel n'avait pas trouvé un large auditoire, seulement quelques membres du gouvernement d'extrême-gauche (qui était très minoritaire sur la planète). Néanmoins, ce petit groupe pourrait représenter par la suite une épine dans le pied de Wat Tambor pour ses plans à venir, et une opposition solide qui pourrait réunir les gens derrière elle si jamais le dirigeant faisait un faux pas. Néanmoins, l'idée d'une justice indépendante pour leur monde toucha de nombreux membres du gouvernement, qui se tournèrent en direction de l'opposant. Ils écoutèrent les paroles du dirigeant de l'entreprise et de la planète, mais ne trouvèrent pas leur compte dans ses paroles et, le remarquant, Zechs en profita pour reprendre la parole et étaler ses arguments.

-Comme vous le soulignez si bien, Skako est une grande puissance, une plaque tournante dans le commerce des nouvelles technologies et une économie de premier ordre dans la galaxie et dans le Noyau lui-même. De même, notre taux de criminalité est l'un des plus bas de ce même Noyau ; mais la République ne traite pas les prisonniers comme nous. Les Skakoans ne sont pas des Humains, nous avons nos propres manières judiciaires, nous avons notre identité propre ; pourquoi serions-nous soumis à la justice Républicaine ? Pourquoi garderions-nous un système injuste, qui ne fait pas honneur à notre renommée galactique et à notre position dans les mondes du Noyau ? En outre, chacun ici sait que les débats dans la rotonde Galactique ne mènent jamais à rien, si ce n'est plus de lois pour nous affaiblir. Vous parlez de la puissance de la Techno-Union ; mais vous souvenez-vous des lois sur les grandes Corporations de la République ? Vous souvenez-vous des événements de Naboo à cause de ces lois ? Devrons-nous en arriver à faire le blocus d'une des grandes économies galactiques pour êtres écoutés ? Je dis non ! Nous devons frapper du point sur la table, comme vous venez de le faire, mais non pas pour se faire entendre auprès d'opposants locaux, mais auprès de ceux qui nous gangrènent et nous font perdre peu à peu notre autonomie et notre grandeur ! Nous devons frapper du point devant la République, et lui faire comprendre que Skako est grande et puissante et que nous n'avons pas besoin d'elle !

Après ce discours, nombreux furent les membres du gouvernement Skakoans à se lever pour applaudir le discoureur. Certains des membres de l'extrême-droite gouvernementale, qui se comptent sur les doigts des mains, se levèrent également et applaudirent. C'est le leader de ce petit groupe de Nationalistes Skakoans qui prit la parole à la suite de Zechs.

-Oui ! Je ne suis d'ordinaire pas d'accord avec mon confrère, qui est mon plus grand opposant politique, mais là je ne peux qu'approuver ; la République n'est rien de plus qu'une gangrène pour nous, un moyen de nous soumettre et de nous affaiblir ! Vive la justice Skakoanne libre !

Désormais, c'était presque la majorité du gouvernement local qui applaudissait en faveur d'une justice Skakoanne indépendante et autonome de celle de la République. Chacun prit son Datapad et fît son vote, beaucoup en faveur de cette loi...

L'opposition se faisait sentir au sein du gouvernement, des insectes insignifiants qui ne connaissaient rien à l'échequier galactique, qui n'était ni familier avec la politique républicaine, ni avec les grands enjeux de notre époque. Ils s'attardaient sur des questions mineurs, la justice républicaine n'intéressait personne et surement pas l'Emir. Voilà qu'il venait aborder le sujet de Naboo, quelque chose qui n'avait rien à voir avec le sujet actuel et qui ne faisait que rappeler un échec antérieur de Tambor. Il écouta la diatribe d'Eldrel attentivement puis la courte déclaration d'un membre du gouvernement de courant opposé et pourtant approuvant ces propositions. Avaient-ils oubliés l'une des natures même de leur espèce ? Celle d'être auto-centré sur soi-même sur de nombreux points ? Confronter aujourd'hui la République était contraire à ces principes :

« Messieurs, vos propositions ont été entendues. Nous essayerons de défendre notre point de vue auprès de la chancellerie afin d'obtenir un élargissement de l'autonomie judiciaire de Skako. Mais n'oubliez pas une chose, confrontez la République aujourd'hui serait une erreur que je ne commetrais pas, les lois sur la taxation des routes commerciales ont certes été un échec des grands conglomérats mais elle a également permis un accroissement considérable de notre puissance. »

Il porta sa main au haut de son crâne afin de se frotter le front pensif avant d'ajouter :

« Bien, cette séance va donc se terminer. Quelqu'un a-t-il quelque chose à rajouter ? »

Personne n'avait rien à ajouter en réalité. Tous se turent et sortirent les uns après les autres de la salle, sans dire un mot ni adresser un regard à Wat Tambor. Certains, ceux qui avaient suivis Zechs, avaient peur, peur de ce qui pourrait leur arriver à cause de leurs positions politiques. Finalement, quand tous furent sortis de la pièce et que Wat se retrouva seul, il put commencer à engager l'argent gouvernemental dans ses plans...

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